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15 juin 2013

Les 5 principes fondateurs de la naturopathie

La naturopathie regroupe un « ensemble de pratiques visant à aider l’organisme à guérir de lui-même par des moyens exclusivement naturels. Elle repose sur une théorie selon laquelle la force vitale de l’organisme permet à celui-ci de se défendre et de guérir spontanément. Elle consiste à renforcer les réactions de défense de l’organisme par diverses mesures d’hygiène (diététiques, jeûnes, musculation, relaxation, massage, thermalisme, thalassothérapie, etc.), aidés par les seuls agents naturels (plantes, eau, soleil, air pur etc.), un traitement médical ne devant intervenir qu’en cas d’une réelle nécessité » . 

1/ HOLISME : nous sommes Un Tout

La naturopathie considère l’être humain dans sa globalité. Elle le perçoit dans sa réalité plurielle c’est-à-dire autant sur le plan physique ou physiologique que psycho-affectif, socio-culturel, mental, émotionnel, spirituel. La naturopathie a donc une approche systémique et holistique de l’individu. Nous sommes un tout (corps, esprit, âme…) appartenant à un tout (système, monde, univers …) et nous ne formons qu’un. Chaque partie de ce tout, inclut l’information de la totalité et est en interaction permanente avec les autres parties. Tout est donc étroitement lié.       

2/ VITALISME : l’existence d’une force vitale auto-guérisseuse

La naturopathie, comme l’ensemble des médecines traditionnelles, a conscience de l’existence d’une force vitale qui existe en chacun de nous. C’’est ce que les chinois appellent le « qi », les japonais le « ki » ou les hindous  le « prana ». Il y aussi le « lung » des tibétains, le « ka » des égyptiens ou encore le « rouch » des arabes et le « ruac’ch » des hébreux. Les grecs et Galien, médecin emblématique de l’antiquité l’appelait « le pneuma ».

Hippocrate (459- 377 avant JC), reconnu comme le père de la médecine occidentale mais aussi comme le père de la naturopathie, décrit cette force comme  » la plus puissante force de cohésion et d’action de tout ce qui existe. Cependant elle est invisible à l’œil, seul le raisonnement peut la concevoir. En effet, sans elle, rien ne prendrait naissance. Elle n’est absente de rien ; on la retrouve dans tout » (Hippocrate, Littré,641,1,2). Il fait ainsi référence à ce principe du vitalisme et déclare même que cette force, « La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin ». Cette force vitale orchestre en effet l’ensemble de nos processus vitaux et notamment notre potentiel d’autoguérison.

C’est d’ailleurs  à cette énergie vitale que Claude Bernard, le père de la médecine moderne, faisait référence en parlant du principe directeur. Rudolph Steiner, fondateur de l’anthroposophie universelle, y fait référence avec ses « forces éthériques formatrices ». C’est aussi ce principe vital qu’appelait la « Dynamis » Samuel Hahnemman le père de l’homéopathie. C’est également ce que les scientifiques ont pris coutume d’appeler aujourd’hui, l’homéostasie. L’homéostasie étant cet équilibre résultant d’un ensemble de processus qui assurent le maintien des constantes biologiques.

La naturopathie considère donc la maladie comme un processus orchestré par notre corps intelligent pour l’aider à corriger une perturbation et retrouver un équilibre harmonieux.  Le symptôme est un message envoyé par le corps pour signaler un déséquilibre et la maladie serait alors une réaction salutaire qui finalement tendrait à protéger la vie. Nos différents maux sont donc des manifestations de notre force vitale auto-guérisseuse. Par exemple, une plaie qui cicatrise sans soin particulier ou une fracture qui se consolide sans plâtre sont des manifestations de cette force innée. De même que la diarrhée qui évacue l’élément pathogène ou la fièvre qui tente de l’éradiquer et plus largement, tout ce qui sort d’un émonctoire. Hippocrate disait également «  le corps fait une maladie pour se guérir ». La naturopathie nous invite ainsi à concevoir la santé et la maladie différemment

3/ CAUSALIME : trouver la cause de la cause et la supprimer

 La naturopathie tente de décoder le symptôme, de comprendre son sens et s’attarde à en trouver l’origine. Son but n’est pas de le combattre mais d’en déterminer sa cause. Ce n’est qu’une fois la cause reconnue et supprimée que le symptôme disparaît et que l’on considère la personne comme guérit. Mais comme le disait Hippocrate « Quand quelqu’un désire la santé, demandez lui d’abord  s’il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Seulement alors est-il possible de l’aider ». Ensuite, « trouvez la cause et supprimez là. Puis trouvez la cause de la cause, et supprimez là. Puis trouvez la cause de la cause de la cause, et supprimez là. ».

Bien souvent les causes de nos maladies sont situées bien au-delà de la matière physique et ne relèvent pas simplement de virus , microbes ou de problèmes physiques qui ne sont que des conséquences d’un déséquilibre plus profond. Ce que nous ne savons exprimer en mots, notre corps l’exprime alors en maux. On peut ainsi comprendre la maladie comme ce que nous avons du « mal à dire ».

La médecine allopathique qui signifie étymologiquement contre la maladie ou contre le symptôme  (allo= contre, pathe= la maladie mais aussi ce que l’on ressent ce qui s‘applique donc au symptôme), s’engage systématiquement dans un combat pour faire disparaître le(s) symptôme(s) sans pour autant en rechercher l’élément déclencheur et les causes sous-jacentes.

 A noter qu’on a souvent par habitude de considérer à tort la naturopathie comme une médecine douce, ce qui n’est pas le cas. Une telle médecine consisterait à utiliser des procédés naturels comme les plantes par exemple pour combattre les symptômes. Or, ceci est une conception allopathique du soin, le naturopathe lui, bien qu’utilisant des méthodes exclusivement naturelles se préoccupe davantage de trouver la cause de la maladie pour la faire disparaître plutôt que d’éradiquer ses symptômes sans réfléchir.

4/ HUMORISME : le microbe n’est rien , le terrain est tout

Communément à l’ensemble des médecines naturelles traditionnelles,  le symptôme en naturopathie est secondaire, la notion de terrain est essentielle. Claude Bernard (1838-1878), considéré comme le père de la médecine moderne, en était d’ailleurs convaincu pour lui « le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout ».

Lorsque les caractéristiques des liquides corporelles changent (par exemple,  les urines plus acides, le sang plus oxydé que la normale…), le corps s’éloigne de l’état de pleine santé et bascule progressivement vers des terrains favorables au développement de pathologies spécifiques ( microbes, mycoses, virus, maladies dégénératives etc..). C’est  d’ailleurs ce que révèle la Bioélectronique de Louis Claude Vincent (BEV) créée en 1948 par cet hydrologue français de renom (1906-1988) après 20 années de recherches. La BEV a été utilisée des millions de fois pendant un demi-siècle par des scientifiques de tous les horizons. Ce procédé est capable d’objectiver scientifiquement la relation entre la bonne santé et les constantes physico-chimiques du sang veineux, des urines et de la salive. En effet, nous ne faisons pas une maladie par hasard, pour naître et se développer, il lui faut un environnement propice. C’est le principe de l’humorisme qui fait donc référence aux humeurs et non pas … à l’humour!

Hippocrate faisait référence aux humeurs pour parler du terrain. Les humeurs d’après Hippocrate étaient des liquides corporels comme le sang, la lymphe, la bile et l’atrabile . Aujourd’hui, on considèrera plutôt le sang, la lymphe ainsi que les liquides interstitiels et cellulaires en général.  Notre terrain, c’est au sens large du terme, ce qui nous constitue.  Mais les humeurs, au sens où on l’entend actuellement, c’est –à –dire nos différents états émotionnels,  influenceront également la nature de notre terrain ! Par conséquent c’est l’encrassement de ces humeurs par des déchets mal évacués, qui va être responsable d’une perturbation du terrain et donc d’un développement favorable aux maladies. La toxémie accumulée, c’est à dire l’ensemble des déchets produits par notre corps (les toxines) et ceux  provenant de l’extérieur de l’organisme (les toxiques), issue d’un non-respect des lois de la santé, entrave le bon fonctionnement de nos cellules et de notre corps dans son intégralité.

Pour Pierre-Valentin Marchesseau (1910-1995), fondateur de la naturopathie en France, la naturopathie originelle dite orthodoxe, c’est effectivement l’unique cause desmaladies. Même le très célèbre biologiste Pasteur (1822-1895) qui pensait que la cause des pathologies était extérieure, a fini par comprendre l’importance du terrain. Il confia sur son lit de mort au Dr Renon que Claude Bernard avait raison et aurait même déclaré « Préoccupons nous davantage de savoir comment constituer des terrains normaux que d’apprendre à défendre des terrains déficients ». Antoine Bechamp (1816-1908), médecin, pharmacien et docteur en physique, contemporain et adversaire des théories de Pasteur, l’avait compris et l’enseignait déjà à ses élèves : «  Avant de chercher à connaître les conditions anormales qui font la maladie, il faut connaître les conditions normales qui font la santé. »

5/ HYGIENISME : La Nature nous soigne et nous guérit

Le naturopathe respecte les lois de la santé et a recours exclusivement et de manière adapté à chacun, à diverses méthodes naturelles. C’est le principe de l’hygiénisme également appelé naturisme. L’alimentation (bromatologie, nutrition, micronutrition, réglages alimentaires diététique, jêune…), la psychologie et l’activité physique (kinésologie) constituent le trépied naturopathique.

D’autres méthodes naturelles peuvent être utilisées afin de bénéficier des propriétés et des bienfaits:

  • de l’eau (hydrologie interne et externe)
  • des plantes sous leurs diverses formes (phytothérapie qui inclut l’aromathérapie, la gemmothérapie, la thérapie par les élixirs floraux etc…)
  • des oligoélements (oligothérapie) des pierres et minéraux (lithothérapie), Sels de Shussler, argile
  • des techniques manuelles (chirologie): massage bien-être
  • de la lumière, des rayons (actinologie): chromothérapie, photothérapie
  • de l’air : exercices respiratoires
  • du magnétisme: techniques de revitalisation, géobiologie…
  • des techniques reflexes :la réflexologie plantaire, palmaire, faciale etc …

Héraclite (535-475 av. JC) nous disait déjà : « La santé de l’homme est le reflet de celle de la nature ». L’homme est lié à la nature et pour préserver sa santé il se doit de préserver la nature. Le Praticien de Santé Naturopathe peut ainsi utiliser une multitude de méthodes naturelles mais s’inscrira avant tout comme un « écologiste de la santé ».

Source : LAROUSSE Médical Ed 1995/ Revu en 2000 et article 1 de la charte de la naturopathie rédigée par la Fédération Française de Naturopathie